La baisse des taux de crédit immobilier pousse actuellement de nombreux ménages à renégocier leur prêt. En effet, la Banque de France a recensé une hausse de 47 % sur les demandes de renégociation cette année. Cependant, renégocier un prêt immobilier est une opération délicate et il est nécessaire d’agir avec diplomatie pour réussir. En principe, cette transaction ne présente aucun avantage pour la banque, et elle n’est pas obligée d’accepter votre demande. Aussi, vous devez savoir convaincre votre banquier. Mais comment faire pour qu’elle accepte une opération qui lui sera moins rémunératrice ? Suivez le guide.

Quand renégocier son prêt immobilier ?

La renégociation de crédit est une technique courante dans le cadre d’un investissement immobilier afin d’obtenir des modalités de remboursement plus intéressants. En effet, ce genre de prêt est généralement de longue durée. De ce fait, en négociant un crédit avec un taux d’intérêt plus faible ou une durée de remboursement plus courte, vous pourrez faire plus d’économies. Cependant, avant de procéder, vous devez évaluer le coût global actuel du crédit et son cout après renégociation.

Pour calculer toutes les opérations liées au prêt, vous pouvez utiliser les outils de simulation en ligne. Pour ce faire, vous n’avez qu’à entrer le montant initial du prêt, le taux, la date de mise en place et la durée de remboursement. Ensuite, vous comparez les données fournies dans votre tableau de remboursement. Si vous trouvez qu’il y a un « manque à gagner », vous pouvez entamer la procédure de renégociation.

Sur le simulateur, vous constaterez que c’est pendant les premiers mois que la grande partie des intérêts sont remboursés. Il est donc plus avantageux de renégocier le prêt lorsque le taux commence à diminuer. En principe, la réduction du taux doit être au moins de 0,7 % par rapport au taux initial pour que la renégociation soit intéressante. Par ailleurs, le montant du capital restant est aussi à considérer pour la renégociation. En moyenne, celle-ci est plus avantageuse quand le capital restant est encore supérieur à 70 000 €.

Les étapes à suivre pour réussir la renégociation

Votre objectif est de convaincre votre banquier du bien-fondé de votre proposition et de lui faire remarquer les intérêts financiers que cela peut représenter pour lui. Pour ce faire, vous devez procéder par étape :

Étape 1 : contacter votre banquier

La première chose à faire est de contacter votre banquier pour lui demander s’il est possible d’effectuer une renégociation de crédit. Ensuite, renseignez-vous sur les conditions d’acceptation et les frais que cela peut générer. Ces derniers vous permettent d’évaluer si le prêt renégocié est moins coûteux que l’ancien crédit.

Étape 2 : comparer le prêt avant et après renégociation

Des taux très bas ne signifient pas forcément que la renégociation de crédit est rentable. En effet, cette opération implique des frais et ceux-ci peuvent aller jusqu’à 3 % du montant du capital restant dû. Il s’agit principalement des frais d’avenant, des frais de dossier… Ainsi, avant de renégocier, faites une simulation. Vous trouverez plusieurs simulateurs de crédits gratuits en ligne pour vérifier si une renégociation est rentable ou non, mais vous pouvez aussi vous adressez à un courtier. Celui-ci saura vous conseiller sur l’intérêt de la renégociation.

Étape 3 : rassembler des arguments solides pour convaincre votre banquier

Gardez toujours à l’esprit que rien n’oblige votre banque à accepter votre demande de renégociation. Vous devez donc bien vous préparer et vous montrer persuasif, lors de votre rendez-vous. La meilleure façon de le faire est d’apporter les résultats des simulations de prêt que vous avez effectuées. Par ailleurs, vous devez mettre en avant les avantages financiers que représente la renégociation.

Si l’établissement tend à refuser votre demande, utilisez votre profil de bon client :

  • L’absence de défaut de paiement de votre prêt en cours ;
  • Les produits financiers auxquels vous avez souscrit ;
  • L’épargne que vous avez réalisée ces derniers mois.

Vous pourrez utiliser ces arguments pour négocier avec votre banquier. Vous pourrez même menacer votre banquier d’aller voir la concurrence s’il n’accepte pas votre dossier. Toutefois, cette solution n’est pas vraiment conseillée, car cela engendrera plus de frais, notamment les indemnités de remboursement anticipé (IRA) et les frais de nouvelle garantie.

Étape 4 : comparer le crédit et choisir celui qui vous correspond le mieux

Après la réception du dossier, la banque va effectuer une étude approfondie. Cela peut prendre deux à trois mois. Après ce délai, elle vous envoie toutes les informations concernant le nouveau prêt, notamment, le tableau d’amortissement, le taux effectif global et le coût du crédit sur les échéances à venir. Normalement, l’établissement vous laisse un délai de réflexion de 10 jours après la réception, pendant lequel vous pouvez encore choisir d’accepter ou de décliner ses propositions.

Les dossiers à fournir pour la renégociation de crédit immobilier

Pour montrer votre sérieux, jouez la carte du « bon élève ». Pour cela, préparez un dossier solide. Bien que la banque dispose déjà de toutes les informations concernant votre situation, elle exige souvent des documents complémentaires pour actualiser le dossier. Généralement, si vous avez choisir d’envoyer votre demande de renégociation par courrier postal, vous devez envoyer directement les documents à votre banque par lettre recommandée avec accusé de réception. Si vous avez choisi d’aller directement à la banque, vous pouvez apporter personnellement votre dossier.

En principe, votre dossier doit comporter les justificatifs suivants :

  • Un justificatif d’identité ;
  • Des justificatifs de revenus mensuels ;
  • Le tableau d’amortissement des prêts en cours ;
  • L’acte d’achat du bien qui a été financé par le crédit ;
  • Les relevés bancaires des trois derniers mois ;
  • Les derniers avis d’impôt sur le revenu.